Les prix littéraires

Tout prix littéraire témoigne de l'intérêt particulier que les institutions littéraires ainsi que le grand public portent à la littérature. Or, au Québec, à Montréal, et au Canada tout entier, les prix littéraires fleurissent et sont une preuve éclatante de l'activité exceptionnelle de la scène littéraire, même s'il y a aussi des voix qui mettent en garde contre certaines mécanismes et implications.

 

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(c) Markus Dabernig

 

Ainsi, dès les années 1980, le professeur de littérature, éditeur et poète René Lapierre a fait remarquer qu'au Québec il y a plus de prix que de livres et il a soupçonné que, parfois, les 'liens' entre magazines littéraires, maisons d’édition, média et institutions littéraires l'emportent sur la vraie valeur d'un livre qui, d'ailleurs, ne peut pas être 'mesurée' par le prix qu'il reçoit. Ceci dit, les nombreux prix littéraires décernés aux écrivains québécois par des institutions canadiennes, québécoises, montréalaises ou autres, sont sans aucun doute un excellent miroir de la vivacité unique de la littérature québécoise. Parmi la multitude de prix, ne citons ici que quelques-uns des plus prestigieux.

Le Prix du Gouverneur général du Canada (lien: http://canadacouncil.ca/fr/conseil/prix) est, sans doute, la distinction littéraire la plus importante du Canada, comparable au Prix Goncourt en France ou au Booker Prize en Grande Bretagne. C’est le Conseil des arts du Canada qui finance et décerne chaque année ce prix dans sept catégories : romans et nouvelles, études et essais, poésie, théâtre, littérature jeunesse (texte et illustrations) et traduction. Chaque lauréat reçoit CAD 25 000 et un exemplaire spécialement relié de son livre. En plus, les éditeurs des livres primés reçoivent CAD 3 000 pour leurs activités promotionnelles. Mais les finalistes non lauréats ne repartent pas les mains vides non plus, car ils reçoivent CAD 1000 chacun. Le jury se compose d’écrivains, de critiques et de professionnels indépendants du secteur du livre, et doit examiner tous les titres admissibles dans chaque catégorie pour évaluer leurs qualités littéraire et artistique.

À côté des prix qui sont attribués à l’échelon du Canada, il y a aussi de nombreux prix littéraires qui sont décernés au Québec. Parmi eux, le Prix Athanase-David, qui doit son nom à Athanase David, secrétaire et registraire de la province de Québec entre 1919 et 1936, représente la distinction la plus remarquable de la province. Pour soutenir le travail d’écrivains et de chercheurs du Québec, A. David a créé un concours littéraire et scientifique en 1922. Aujourd’hui, le Prix Athanase-David est un des onze prix du Québec qui sont remis annuellement par le gouvernement pour honorer la carrière et l’œuvre d’un écrivain québécois. Parmi les genres littéraires admis, se trouvent le conte, la nouvelle, la poésie, le récit, le roman, la dramaturgie, et même la bande dessinée. Le prix comprend une bourse de CAD 30 000.

Un autre prix renommé est le Prix des libraires du Québec (lien : http://www.alq.qc.ca/pdlq/index.php ), prix décerné annuellement par l’Association des libraires du Québec, qui désire honorer les auteurs en deux catégories. La première est celle du « Roman québécois », qui vaut CAD 2000 et une bourse offerte par le Conseil des Arts et des Lettres du Québec, la deuxième concerne le « Roman hors Québec ». Il est important de mentionner que le critère de sélection n’a rien à voir avec le succès de vente du livre concerné. L'attribution du prix dépend uniquement de l’originalité et de la qualité littéraire de l’œuvre. Par ce choix, les libraires désirent souligner qu’ils ne sont pas seulement des commerçants, mais aussi et tout d'abord des lecteurs passionnés, qui savent guider leurs clients.

Parmi les nombreux prix décernés aux auteurs de livres pour la jeunesse, mentionnons le prix Cécile-Gagnon (lien : http://www.dramaction.qc.ca/aeqj/prixcecilegagnon.htm), créé en 1997 pour rendre hommage à l'auteure et illustratrice de contes du même nom. Lors de la célébration annuelle au Salon du Livre de Montréal, le lauréat reçoit une bourse de CAD 1000, offerte par l'Association des écrivains québécois pour la jeunesse (AEQJ) pour son premier livre jeunesse. À côté du prix doté, les lauréats et finalistes ont la possibilité de visiter des bibliothèques de leur région et d’y rencontrer leurs jeunes lecteurs. Cette Tournée des finalistes est financée par le Conseil des Arts et des Lettres du Québec (CALQ) et le Programme d'aide au développement de l'industrie de l'édition (PADIÉ).

Le Grand Prix du livre de Montréal, créé en 1965 sur l'initiative du Conseil des arts de la région métropolitaine de Montréal, est décerné dans la métropole elle-même (lien : http://ville.montreal.qc.ca/portal/page?_dad=portal&_pageid=1576,1746246&_schema=PORTAL ). Avec une interruption entre 1982 et 1987, après laquelle le prix fut placé sous la responsabilité de la Direction du développement culturel de la ville de Montréal, ce prix est attribué jusqu’à nos jours. Pour poser sa candidature, l’auteur ou l’éditeur doit être domicilié sur le territoire de la Ville de Montréal et avoir publié son œuvre (de langue française ou anglaise) pour la première fois. Toutes sortes de genres sont admises : des textes de création, d'analyse, de compilation ou de référence littéraire, artistique ou socio-historique. Le gagnant reçoit une bourse de CAD 15000, offerte par la Ville de Montréal, pour la qualité littéraire exceptionnelle et originale de son œuvre.

Pour promouvoir les auteurs québécois de langue française, Archambault, une chaîne de magasins québécoise de librairies et de disquaires, a créé en 2000 Le Grand Prix littéraire Archambault (GPLA) (lien : http://archambault.ca/grand-prix-litteraire-archambault/pour-participer), doté d'une bourse de CAD 10 000. Pour participer à l’épreuve, il faut que les romans soient écrits par un francophone résidant au Québec. Les nominations sont faites par les libraires d’Archambault, mais c’est le grand public qui décide du résultat définitif. Le GPLA est décerné chaque année, à l’occasion de la Journée mondiale du livre.

Un autre prix, unique en son genre, est Le Grand Prix littéraire international Metropolis bleu (lien:http://www.banq.qc.ca/a_propos_banq/salle_de_presse/nouvelles/nouvelle.html?n_id=42a243f1-eb14-47eb-85f2-7ad1ceb6f4cf), honorant les grands écrivains contemporains de calibre international. Le prix ne récompense pas un ouvrage en particulier, mais l'ensemble d'une œuvre et est décerné, par la Fondation Métropolis bleu, à un auteur de n’importe quelle nationalité qui a contribué de manière exceptionnelle à la littérature contemporaine. Comme condition, l’œuvre doit être publiée en français ou en anglais, et intéresser particulièrement le public du Festival Métropolis bleu à Montréal, dans le cadre duquel les lauréats ont le plaisir de prendre contact avec leurs lecteurs.

Il y a aussi d’ autres prix littéraires qui sont décernés pendant des festivals, comme Le Grand Prix Quebecor du Festival international de la poésie (lien : http://www.fiptr.com/concours_quebecor.html) ou encore Le prix Félix-Leclerc de la poésie (lien : http://www.fiptr.com/concours_leclerc.html ). En fait, les deux sont des prix de poésie. Le premier existe depuis 1984 et comprend une bourse de CAD 15 000 et une invitation à participer au Festival International de la Poésie de Trois-Rivières. Le deuxième, créé en 1997, est décerné tous les deux ans à un jeune poète québécois en mémoire du fameux poète Félix Leclerc.

Ceci dit, le Québec prévoit aussi des reconnaissances pour les auteurs de publications scientifiques. Le prix Jean-Éthier-Blais (lien : http://site.rdaq.qc.ca/cgi-bin/templates/body/Frontend/pageSuppMS.cfm?psID=170 ), fondé en 1997 et doté de CAD 3000, honore chaque année l'auteur de la meilleure œuvre de critique littéraire entendue au sens large, et comprend aussi des études et des biographies. Le texte, rédigé en français et publié au Québec, doit présenter un aspect, un écrivain ou une œuvre de la littérature québécoise (de langue française). Le prix doit son nom au président Jean-Éthier Blais de la Fondation Lionel-Groulx, décédé de manière imprévue en 1995. Il a légué à la Fondation et au Centre de recherche Lionel-Groulx la majeure partie de sa bibliothèque, la totalité de ses archives, ainsi qu'une fortune remarquable destinée à la création de ce prix.

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