Guide du court métrage
Cadres historiques –
L'histoire de l'Europe de l'Est et du Sud-Est dans le cinéma européen
Dans le cadre du cours Histoire et culture de l'Europe du Sud-Est / Histoire et région (Institut d'histoire et d'ethnologie européenne et Institut des études slaves), trois films seront projetés au semestre d'hiver 2020/21, chacun avec une courte introduction. Ils traitent tous des sujets historiques spécifiques, qui visent à approfondir un aspect du cours. Dans ce cadre, les réalisateurs situent les événements passés dans un contexte concret, souvent à plusieurs niveaux, de leur présent contemporain ; le contenu du film, le décor et la mise en scène sont étroitement liés et se réfèrent visiblement les uns aux autres. Grâce à la forme artistique du film, des événements du passé de ces pays sont ainsi rendus accessibles et mis en discussion pour un public plus large. Ces contextes, il est d'abord nécessaire de les reconnaître, de les séparer les uns des autres, puis de les réunir à nouveau pour analyser cette « source ».
Les films sont mis à disposition pour les étudiants inscrits au cours un jour après la projection, pour l’espace d’une semaine, et ils sont également disponibles en streaming ! Vous trouverez le lien correspondant sur OLAT.
Le testament de Lénine / Завещание Ленина
Mercredi 18 novembre 2020
18h30
Salle 6 (Hörsaal 6)
Réalisateur Nikolai Dostal / Николай Досталь
9ème série (de 12), Russie 2007
sous-titres par Mag.a Ksenia Scharr
Basé sur les récits de la Kolyma de Warlam Shalamov (1907-1982) et d'un Innsbruquois - Peter Demant (1918-2006) - Dostal' décrit dans sa série (dont une partie seulement sera projetée) les facettes infiniment cruelles du quotidien absurde de la machinerie d'extermination stalinienne dans l'archipel du Goulag. Shalamov s'est décrit un jour comme un artiste de la pelle ; avec son œuvre, il est l'un des témoins les plus importants du XXe siècle.
Les trois grands commandements du camp : ne croyez pas - ne croyez personne. Ne craignez pas - ne craignez rien ni personne. Ne demandez pas - ne demandez rien à personne. Ne comptez sur rien. Le terrible dicton du camp : ‘Meurs aujourd'hui, et je mourrai demain’.
W. Shalamov
Danton
Mercredi 20 octobre 2021
Heure de projection : www.leokino.at
Leokino
Réalisateur Andrzej Wajda, France 1983, 136 minutes.
Ce film […] dit que Danton, le juste sacrifié, incarnait Walesa, et Robespierre, tyran froid, Jaruzelski. Et la Terreur ? On dit que Danton représentait l’Occident, et la défense d’un statu quo, et Robespierre l’Est, la propension à soumettre l’action à l’idéologie. Que Wajda s’était représenté lui-même dans le peintre David...
Jean-Luc Douin, Danton, le juste sacrifié, selon Wajda... LeMonde 12 février 2010
L’évolution de la Révolution a été marquée par un petit groupe d'hommes extraordinaires, tous jeunes, qui ont commencé comme idéalistes, puis sont devenus des camarades et des amis proches, parrains des enfants les uns des autres. Pendant un période de quatre ans, ils se sont divisés en fractions en tant qu'ennemis mortels. Les hommes n'ont pas hésité à envoyer à la guillotine d'anciens compagnons d'infortune, désormais qualifiés de traîtres à la patrie [...]. Monsieur Wajda nous présente un Danton qui est la conscience articulée de la Révolution, quelqu'un, peut-être, qui n'est pas tout à fait différent de Lech Walesa, le porte-parole populaire du mouvement de solidarité polonais. D'autre part, Robespierre est perçu comme étant complètement éloigné des besoins pratiques et des sentiments réels du peuple, la figure paternelle sévère d'un dictateur, un homme qui n'hésite pas à approuver le meurtre de milliers de personnes pour le bien ultime de la patrie.
Vincent Canby Wajda’s ‘Danton’, inside the French Revolution
The New York Times, Sep. 28. 1983
Ţara Moartă – La nation morte
Mercredi 13 janvier 2021
18h30
Salle 6 (Hörsaal 6)
Réalisateur Radu Jude, Roumanie 2017, 83 minutes.
En coopération avec l’Institut d’histoire contemporaine
Ce film présente les images d'un studio de photographie dans la province roumaine sur la voie du fascisme jusqu'à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Elles sont d’une netteté hyperréaliste pour certaines, floues pour d'autres, effacées au fil du temps, devenues abstractions graphiques, fantômes de paires d'yeux perçants et de taureaux de prix fièrement présentés, jaunies et déchirées. Des séquences d'images hypnotiques qui révèlent autant qu'elles ont l’air de cacher dans l'affrontement avec les phrases choquantes et brutales de la chronique d'horreur de l'époque « Journal des temps de persécution » du médecin juif Emil Dorian.
Viennale
En coopération avec :
Université d’Innsbruck, Pôle interdisciplinaire d’études françaises, Centre Russe –Русский центр, Collège de doctorants Austrian Studies, Leokino